Une balade au soleil de midi [Pv: Nathanaël O'Donnel]

« Tiens prends ça O'Donnell ». La pierre me frappa à la nuque sans que je puisse l'éviter. Je me massai la nuque, sentait un liquide chaud couler le long de mes doigts alors que la plaie semblait palpiter. Plus douloureux encore que la blessure, un sentiment de honte déferla en moi, empourprant mes joues, faisant couler mes larmes. Il était bien loin, le Nathanaël O'Donnell de l'époque. Garçon de bonne famille, à la beauté ravageuse, aux mille conquêtes mais au cœur de pierre. Je n'avais pas fais que des choses bien dans ma vies, et aujourd'hui, je payais le tribu de ma cruauté. Jadis, j'avais brimé, insulté, humilié, brutalisé ceux que je considérais comme inférieurs, cracmols, sangs de bourbe, sangs mêlés, elfes de maison ... Mais après l'accident, tout avait changé. De bourreau, j'étais devenu victime. Victime de ceux qui subirent durant de longues années mes cruautés mais aussi de ceux que je considérais comme mes amis, s'amusant à profiter de ma faiblesse. En effet, j'avais reconnu le ricanement d'un de mes anciens camarade de Serpentard. Je soupirai, humilié. La douleur de la trahison était bien plus aiguë que celle de la pierre.

Trop humilié pour retourner en cours, je décidai de partir vagabonder dans le parc. De toute façon, ma cécité m'empêchait de participer activement aux cours de métamorphose. Alors que je marchai dans le parc, mes pensées vagabondèrent. Je ne regrettais pas ma vie d'avant. J'avais perdu le bonheur, certes. Mais j'étais devenu quelqu'un de meilleur et ça n'avait pas de prix. Et aujourd'hui pour la première fois, je me mettais à penser aux autres. Car j'avais compris que ce qu'une personne a de plus précieux sont ses amis. Certains étaient restés. Ou sont apparus comme ma douce Esilia. La belle italienne était apparue comme une lumière au sein des ombres. Elle m'avait fait reprendre gout à la vie, et par son unique présence, réchauffait mon coeur, m'aidant à reprendre confiance en moi. Mais rapidement, elle m'est devenue indispensable et je me suis senti emporté par mes sentiments. J'ai pris peur. Pour elle, pour moi. Elle mérite mieux quoi moi. Elle mérite mieux qu'O'Donnell, monstre cruel qui a bien mérité son châtiment.

Au bout de longues minutes de marche, j’entendis le son clair des clapotis du lac sur les rochers de la rive. Je me stoppais, restant un instant à écouter le chant apaisant de la nature, laissant le vent caresser mon visage. Seul, j'étais bien, car il n'y avait personne que je puisse faire souffrir et personne pour me faire souffrir. Un sanglot attira mon attention. Je me stoppai, puis, me guidant de mon ouïe, m'approchais. Ce parfum ... Je le reconnu immédiatement. Esilia, ma douce Esilia. Ma raison me hurlait de la laisser, de partir mais mon coeur me poussais à la rassurer. L'éternel combat du coeur et de la raison. Je le vivais chaque jour, alors que mon coeur la désirait ardemment ma raison me persuadais de ne pas me laisser aller. Je tournai les talons puis m'apprêtais à partir quand un sanglot rauque stoppa mon mouvement. Ses pleurs me déchirant le coeur, je m'approchais, la cherchant à taton. Ma main se posa sur son dos. « Elilia ... » murmurais-je d'une voix tremblante.